Médecins Sans Frontières répond à la Déclaration politique des Nations unies sur la fin du SIDA adoptée à New York le 8 juin 2016, lors de laquelle les gouvernements se sont engagés à mettre sous traitement antirétroviral 30 millions de personnes vivant avec le VIH d’ici 2020.

« L’engagement des gouvernements à presque doubler le nombre de personnes bénéficiant d’un traitement antirétroviral en trois ans et demi dans le but d’atteindre l’objectif des 90-90-90 est un signal encourageant. Cet accord respecte les dernières recommandations médicales selon lesquelles toute personne recevant un diagnostic de séropositivité doit commencer un traitement immédiatement.

Cependant, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a lui-même reconnu lors de son discours en séance plénière et autres interviews et déclarations que l’Afrique centrale et de l’Ouest restait en retard dans la riposte contre le VIH/SIDA et souffrait d’importantes lacunes en termes de couverture en antirétroviraux.

Chaque jour, dans le cadre de nos programmes en Guinée et République démocratique du Congo ainsi que dans des zones au contexte instable comme la République centrafricaine, les équipes médicales de MSF sont témoins du prix de l’oubli de cette région, payé en termes de maladies et décès évitables causés par le VIH/SIDA. Par exemple, une grande partie des lits à l’Hôpital communautaire soutenu par MSF à Bangui, en République centrafricaine, sont occupés par des patients à un stade avancé du VIH et 80% des décès sont dus à des infections liées au SIDA.

MSF est convaincue que le nouvel objectif mondial de lutte contre le VIH, « 90-90-90 », ne sera atteint que si les pays d’Afrique centrale et de l’Ouest triplent la vitesse à laquelle de nouveaux patients sont mis sous traitement antirétroviral.

En 2015, des progrès encourageants ont été notés en République centrafricaine, avec une augmentation rapide du nombre d’initiations sous ARVs ainsi que l’adoption du Tenofovir dans le régime antirétroviral de base, un traitement qui est mieux toléré par les patients. La flexibilité des subventions du Fonds mondial ont permis la mise en place d’un plan d’action adapté malgré un système de santé affaibli et la prolongation du conflit/instabilité.

Il est essentiel que des fonds additionnels soient mis à disposition pour soutenir ces progrès.

La nouvelle politique du Fonds mondial en matière « d’environnement opérationnel difficile » vise à promouvoir une gestion plus flexible et proactive de la mise en œuvre des subventions, ce qui est une bonne chose. Toutefois, il est urgent de supprimer les entraves restantes à cette mise en œuvre. Les mesures d’intervention d’urgence devraient être inclues dans le plan global afin de diminuer l’impact sur les personnes vivant avec le VIH d’éventuels épisodes de violence.

Le pays a également besoin de revoir ses stratégies et d’adopter des approches et des modèles qui, comme l’a montré MSF, sont efficaces et permettent d’accélérer et d’améliorer les traitements contre le VIH. Il s’agit entre autres de déléguer les tâches, de mettre en place des modèles communautaires pour l’accès aux soins et d’espacer les rendez-vous et les distributions de médicaments.

*Objectif des 90-90-90 - À l’horizon 2020, 90 pour cent des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut sérologique, 90 pour cent des personnes dépistées infectées par le VIH recevront un traitement antirétroviral, et enfin, 90 pour cent des personnes recevant un traitement antirétroviral n’auront plus de taux détectables de VIH dans le sang (suppression virale durable).

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